la fortune de Ôn giai Bão (wen jia bao) 26102012

La famille proche de Wen Jiabao, qui aime à rappeler ses origines modestes, possèderait aujourd'hui une fortune colossale d'au moins 2,7 milliards de dollars, selon une enquête du "New York Times" dénoncée par les autorités chinoises.
Cette affaire pourrait s'avérer très embarrassante pour le Parti communiste chinois. La famille proche du Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui aime à rappeler ses origines modestes, possèderait aujourd'hui une fortune colossale d'au moins 2,7 milliards de dollars, selon une enquête du New York Times. Et la Chine n'a pas hésité à censurer cette enquête. Les autorités bloquaient sur le principal service de microblogs du pays, Sina Weibo, toute recherche comportant les mots clés "Wen Jiabao" ou encore "New York Times". Le site du quotidien américain était également inaccessible. Un porte-parole de la diplomatie chinoise n'a pas hésité à affirmer que "de tels articles diffament la Chine et obéissent à des arrière-pensées".

La mère de M. Wen était une simple institutrice du nord de la Chine, son père a élevé des porcs durant les campagnes maoïstes de travail forcé à la campagne, rappelle le journal dans cette enquête publiée jeudi. Aujourd'hui âgée de 90 ans, Yang Zhiyun, la mère du Premier ministre, "n'est pas seulement sortie de la pauvreté, elle est de façon incontestable devenue riche", assure le New York Times, qui cite notamment un investissement il y a cinq ans au nom de Mme Yang dans une société chinoise de services financiers, pour un montant de 120 millions de dollars.

Banques,  bijouteries, télécommunication

"Dans de nombreux cas, les noms des proches (de Wen Jiabao) se dissimulent derrière plusieurs paravents et des vecteurs d'investissement impliquant des amis, des collègues de travail et des associés", affirme encore le journal. La famille du chef du gouvernement possèderait ainsi des intérêts diversifiés dans des banques, des bijouteries, des stations touristiques, des compagnies de télécommunication et des projets d'infrastructure, en recourant parfois à des entités offshore.

Dans beaucoup de ces investissements, certaines des puissantes sociétés d'Etat chinoises joueraient un rôle prépondérant, toujours selon cette enquête. Leurs décisions dépendraient souvent des agences gouvernementales supervisées par M. Wen Jiabao. Son frère cadet, qui possèderait une entreprise de traitement des déchets, aurait bénéficié de plus de 30 millions de dollars de contrats attribués par l'Etat, selon le quotidien américain.

"La reine des diamants"

La femme de M. Wen, Zhang Beili, surnommée "la reine des diamants" par le New York Times, aurait elle fait fortune dans les pierres précieuses, un secteur strictement régulé par l'Etat. L'ascension de Mme Zhang a connu une accélération après que son mari a atteint les marches les plus élevées du pouvoir.

Quant au fils unique du couple, Wen Yunsong, il semble avoir connu une réussite fulgurante en revendant son entreprise de technologie à la famille d'un magnat de Hong Kong, puis en fondant une société de capital-investissement devenue l'une des plus importantes de Chine. Parmi ses associés figure le gouvernement de Singapour.

En juin dernier, l'agence financière Bloomberg avait publié une enquête, immédiatement censurée en Chine, sur les biens de la famille du vice-président Xi Jinping, le futur président chinois qui doit le mois prochain prendre les rênes du Parti communiste. Selon ces révélations, les proches de M. Xi possèderaient une fortune cumulée de plusieurs centaines de millions de dollars. La vaste majorité de la population chinoise est convaincue que la nomenklatura communiste du régime bénéficie d'une vie dorée et de nombreux privilèges, dans un climat d'impunité.

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